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Fosse des mariannes

16 octobre 2007

DO NOT CROSS THE LINE

Titre: Do not cross the line

Genre: slash léger

Rating: tout public

Résumé: scène de vie quotidienne, à chacun son espace...

"Don, pousse toi."
"..."
"Don, tu m'écoutes?"
"..."
"Don, tu prends toute la place."
"..."
"Don, si tu continues, je vais tomber du lit."
Un léger gloussement se fait entendre. Evidemment son homme ne dort pas. Danny y a presque cru. Il soupire avec résignation. Non pas que la présence de Don le gène, mais là, son poids menace de le faire basculer dans le vide. Le lit n'est pas très haut, mais il n'a vraiment pas envie de défier les lois de la gravité. Don s'est rapproché de lui, l'air de rien, et peu à peu a occupé tout l'espace. Danny n'a pas vu le coup venir et quand il s'en est rendu compte, le bord du lit était tout près. Vraiment très près. Il a du s'accrocher aux draps pour éviter de mordre la poussière.
"Allez Don, je sais que tu dors pas."
Pas de réponse. Il se tourne du mieux qu'il peut et pousse doucement Don pour le renvoyer de son côté, avant de se recoucher et rabattre les couvertures. Il referme les yeux pour tenter de s'endormir. Il croit s'être débarasser du géneur mais à peine a-t-il tourné le dos que ce dernier roule d'un coup vers lui pour se retrouver dans sa position initiale, collé contre son corps comme une sangsue, et le pousse sans ménagement. Danny rouvre les yeux. Il ne porte pas ses lunettes, mais distingue tout de même le sol. trop près. Sa position n'est décidemment pas acceptable. Trop près du bord.
Maudit soit le jour où il a décidé de partager son appartement avec Don Flack Junior.
"Bong sang." s'écrie-t-il."Je vais vraiment finir par tomber avec tes jeux stupides."
Mais visiblement, son amant n'en a strictement rien à faire. Ni de ses cris de protestation, ni de sa sécurité. Il rigole doucement. Danny se penche de nouveau vers lui, et le pousse cette fois-ci de toute ses forces, l'envoyant à l'autre bout du lit. Il se redresse, furieux, et voit son homme le regarder, l'air moqueur.
Ca suffit.
Il se penche vers le milieu du lit, et du bout du doigt trace une ligne imaginaire sur les couvertures, juste entre eux deux.
"Alors voilà, à partir d'ici, toute la partie gauche du lit est à moi, et la droite à toi. Et t'as pas le droit de passer."
Don secoue la tête devant l'attitude puérile de son amant, qui affiche l'air le plus sérieux du monde. Un large sourire se dessine sur le visage du jeune inspecteur, très vite remplaçé par un petit rictus diabolique. Il se redresse et pose l'index et le majeur de sa main droite sur le matelas et les fait avancer l'un après l'autre.
En direction de la frontière interdite.
"Attention," l'avertit l'expert, en brandissant un index menaçant. "T'as pas intérêt à dépasser la ligne."
Don porte la main gauche à sa bouche, comme s'il utilisait un walkie-talkie.
"Attention le Central, je me dirige vers Dannyland, la zone interdite." fait-il en prenant une voix grésillante. "Fin de la transmission."
Ses doigts s'approchent lentement. Très lentement. L'expert les suit du regard, les yeux plissées, les lèvres serrées.
Un peu plus près.
...
Encore un peu plus.
...
Encore.
...
Ils sont tout près maintenant, à quelques centimètres.
Ils avancent de nouveau et s'arrêtent juste sur la frontière imaginaire.
"Oups, j'ai failli dépasser. Un millimètre de plus, et c'était cuit."
Danny fusille son amant du regard.
Don se penche de nouveau en avant et ...
Il porte la main à sa bouche et écarquille les yeux, dans un air faussement effrayé.
"Ooooh, j'ai dépassé la limite."
Danny le regarde, exaspéré.
"Qu'est-ce que t'es con!"
"Qu'est-ce que tu vas me faire?"
"A ton avis?"
"Tu vas m'engueuler?"
"Non."
"Tu vas me punir."
"Non."
"Tu vas alerter la police?"
"Pas du tout."
"Tu vas quand même pas me frapper?"
"Jamais de la vie."
"Alors qu'est-ce que tu comptes faire?"
"Je vais défendre mon territoire, répond tranquillement l'expert. "La meilleure défense, c'est une bonne attaque."
Aussitôt dit, il se jette sur Don en éclatant de rire et le prend par les épaules. Les deux amants roulent, face à face, dans un enchevêtrement de bras et jambes, et parviennent rapidement à l'autre bout du lit.
"Atten...Aaah!"
Trop tard. Les deux hommes perdent l'équilibre et tombent lourdement sur le sol. Don atterit le premier, sur le dos et recoit tout l'impact.
"AIE!"
Danny se redresse, l'air inquiet.
"Ca va?"
Don grimace.
"Oui, ça va. Mais pas grace à toi."
"Eh, c'est de ta faute. Tu l'as bien cherché," s'exclame Danny avec indignation. "C'était toi ou moi."
"N'empêche que je me suis quand même fait mal! Tu vas rien faire pour me consoler?" fait Don avec des yeux suppliants, tandis que sa main descend lentement le long du torse de son amant.
Danny sourit.
"Si c'était ça que tu voulais, fallait le dire dès le début, voyons!"
"Ouais, mais t'as mis une limite."
Danny s'approche et colle ses lèvres aux siennes.
"C'est vrai. C'est une propriété privée. Seules les personnes autorisées peuvent y entrer. Faut un mot de passe pour cela." souffle-t-il.
"Et tu me le donnerais?" chuchote son homme.
"Il va falloir le gagner!"
Il relève légèremment la tête et fixe son homme.
"Alors?"
Don hoche la tête puis sourit à son tour.
"Je relève le défi!"

FIN

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16 octobre 2007

LES MONDES PARALLELES

Titre: Les mondes parallèles

Pairings: D&D

Genre: UA

Rating: slash léger

Resumé: deux mondes parallèles se croisent...

Avertissement: certains faits, propos et idées peuvent choquer!!! Ne me vous offusquez pas, c'est juste une fic, ok???

UNIVERS N°975-SYSTEME EVERSI

Sept énormes vaisseaux de combat entrèrent à pleine vitesse dans l'atmosphère de Vexon 12. Ils fendirent le ciel avec grâce. Leurs fuselages étaient élégants et leurs peintures metallisées les faisaient briller au soleil. Ils se tenaient en formation parfaite, en forme de V à l'envers. Le premier vaisseau, au centre, était plus grand que les autres et ouvrait la marche, majestueux et imposant. Au poste de pilotage, une douzaine de techniciens s'affairaient en silence.Le pilote, assis devant son écran, leva la tête vers son supérieur.
"Monsieur, nous approchons de la zone Alpha65."
Le commandant Don Flack debout près de lui détourna les yeux de la vue impressionante des grattes-ciels de Vexon 12 et plongea son regard bleu perçant dans celui de l'homme.
"Très bien, demandez la permission d'atterir."
"Bien, Monsieur."
L'officer s'exécuta immédiatement et appuya sur une touche du panneau de commande. Il y eut quelques grésillements puis une voix se fit entendre.
"Contrôle de Vexon 12. Identifiez-vous."
"Corvette de classe B Victory sous les ordres du commandant Flack. Vecteur leader à contrôle. Permission d'atterir."
"Contrôle à Victory. Permission accordée. Dirigez-vous à la zone BF47. Je vous transmet les coordonnées ."
Le panneau de contrôle du vaisseau clignota, indiquant la correcte réception des données.
"Bien reçu, contrôle. Terminé."
Le pilote coupa la transmission.
"Contactez le reste de la flotte." ordonna Flack.
"Bien, Monsieur."
L'officier activa les contrôles de communication internes.
"Vecteur un à escadron. Préparez-vous à atterir. Accusez réception."
"Vecteur 2, prêt."
"Vecteur 3, prêt."
Un par un, les six vaisseaux confirmèrent les ordres. Avec une manoeuvre parfaitement synchronisée, les sept appareils modifièrent leur route dextérité pour se diriger vers les nouvelles coordonnées.
Gavin Loor, le second du Victory s'approcha de son supérieur.
"Capitaine, nous atterissons dans dix minutes. Dois-je vous commander une navette pour rentrer chez vous?"
Le commandant secoua la tête negativement.
"Inutile, je vais prendre mon propre vaisseau. Vous êtes aux commandes en mon absence."
L'homme se raidit et leva la main à son front pour effectuer un rapide salut.
"Bien, Monsieur. Merci de m'accorder votre confiance."
Malgré les propos reconnaissants de l'homme, Flack devinait que cette dernière phrase était juste pour les formes. L'homme était parfaitement conscient que s'il n'avait pas été à la hauteur de la situation, jamais il n'aurait servi à bord de son vaisseau. Même pas à un simple poste de nettoyage. Seuls les gens compétents servaient sous ses ordres, et les meilleurs à bord de son propre vaisseau. Heureusement pour lui, l'individu était brillant. Très brillant. Il était conscient de ses capacités, mais ne le montrait pas. Il donnait les ordres avec autant d'efficacité qu'il les exécutait. Il était intelligent et Flack n'aurait pas aimé le perdre. Ce qui faisait presque ridicule le fait de lui reléguer le simple fait de garer son vaisseau. Il faillit lui dire de rentrer chez lui, mais il se ravisa. Il ne devait montrer aucun signe de faiblesse ou de pitié. A bord, c'était lui qui commandait. Ses hommes lui devaient respect et obéissance. Et ils le faisaient. Cela devait rester comme ça.
"Tâchez que tout se passe bien."
"Bien, Monsieur. Bonne journée."
Loor le salua et recula de quelques pas pour le laisser passer. Flack lui fit un bref signe de tête et s'éloigna vers son hangard privé. Il arriva rapidement à l'entrée et posa sa main sur le panneau de contrôle. La machine reconnut son empreinte digitale et la porte s'ouvrit. Il se dirigea vers l'unique vaisseau, sa navette personnelle. Il activa les commandes d'ouvertures de la porte à distance et monta à bord. Il s'installa aux commandes et mit les moteurs en route. Il poussa quelques boutons, qui eurent pour effet d'annuler le champ de force qui protégeait le hangard de l'extérieur. Il avait deux minutes pour passer. Sans se presser, il se cala confortablement contre son siège et décolla.
Il s'installa à faible altitude et connecta le pilote automatique. Une fois tranquille, il se laissa aller et s'autorisa un petit sourire. La campagne avait été un succès total. Les rebelles étaient tombés, le combat avait duré tout juste deux semaines. Il était vite revenu, et il allait recevoir les honneurs. Et peut-être une promotion. Il la méritait. Mais, aujourd'hui, ce n'était pas le plus important. Non. Aujourd'hui, c'était son anniversaire. Mais ce n'était pas n'importe lequel. Il fêtait ses 25 ans, l'âge de la maturité dans le système Eversi. Il allait enfin avoir le droit à sa première femme...En attendant les autres. On disait par là que les suivantes étaient également intéressantes, mais qu'on y perdait rapidement l'intêret. La première au contraire était ioubliable. Lui avait de la chance. Son père était l'actuel propriétaire des plus gros harem de Vexon 12, avec une excellente réputation au delà de ses frontières, pour leur variété. C'était la survie de leur monde. Depuis que les femmes avaient disparu il y a plusieurs millénaires, en trouver était devenu tout un commerce. Un compliqué système de import-export qui rapportait beaucoup d'argent. Elles étaient devenues une denrée rare et les plus belles se vendaient à prix d'or. Seuls les puissants de ce monde pouvaient se permettre d'en posséder plusieurs. Son vaisseau de combat, le Victory avait été la monnaie d'échange d'un riche prince d'une lointaine contrée pour une belle femme noire, l'une des pièces rares de la collection de sa famille. Son père avait été peiné de s'en séparer. Il la lui reservait pour mais lui avait choisi le vaisseau. Un petit bijou de technologie, rapide et meurtrier qui avait largement compensé la perte.
Il leva les yeux. Il approchait de sa propriété. Depuis le ciel, il vit l'étendard de sa famille onduler lentement à l'entrée de leur demeure. Oui, le nom des Flack était puissant et il le resterait. Il ferait son possible pour que cela soit ainsi.
Il posa son vaisseau à l'emplacement qui lui était réservé. C'était une immense esplanade, assez grande pour accueillir un vaisseau dix fois comme le sien. Il éteignit les moteurs et sortit. Il s'arrêta brièvement et passa la main sur sa navette immaculée. Les longues lignes de l'appareil étaient parfaites. Sur Vexon 12, tout était parfait. Pas comme dans tous ces mondes parallèles. Si désordonnés. Si perdus.
Sa vie était parfaite. Commandant de sa propre flotte à 25 ans. Riche et unique héritier.
Non. Il lui manquait encore quelque chose. Sa vie était quasi parfaite.
Mais dans quelques heures, elle le serait.
Il entendit soudain des pas précipités. Il s'arracha à la contemplation du vaisseau. Un homme s'approchait en courant. Il reconnut Corran Tyers, le chef du service de leur maison. L'homme s'arrêta devant lui, et le salua, légèremment essouflé.
"Monsieur, j'ignorais que vous nous rejoindriez si tôt. Sinon, je vous aurais préparé une meilleure réception."
"Ne vous inquiétez pas, Tyers", le rassura Flack."Je n'ai même pas prévenu mon père."
"Je vais l'avertir de votre arrivée. Et ordonner immédiatement que l'on prépare vos appartements. Désirez vous autre chose?"
"Non, ce sera tout."
L'homme le salua de nouveau, tourna les talons et s'eloigna en courant. Flack le regarda, satisfait. Il aimait qu'on lui obéisse.
Il se dirigea vers sa demeure.

~

Le salon principal, au second étage, était une pièce grande et décorée avec goût. Des fauteuils confortables étaient installés près de la fenêtre. Don Flack Senior y était tranquillement assis et observait la vue imprenable de l'impressionante propriété. Des hectares de pelouse, jardins et sentiers. A cette époque, les problèmes d'espace sur Vexon 12 étaient à l'ordre du jour, et pouvoir se permettre de tels espaces, c'était indéniablement le comble du luxe. Flack s'approcha vers son père. Ce dernier leva les yeux et un large sourire s'afficha sur son visage.
"Don, tu es là. Tyers vient de m'avertir. On m'avait prévenu que ta mission avait été un succès complet mais je ne savais pas que tu reviendrais si tôt!"
Il s'approcha du jeune homme et l'étreignit avec chaleur.
"Je suis fier de toi, mon enfant. Tu as fait un excellent travail."
"Merci père, je dois dire que j'étais pressé de rentrer. Pour le..."
Il n'acheva pas sa phrase, et fit un vague geste de la main. Il sentit qu'il rougissait.
"Ne t'inquiète pas. Moi aussi, j'étais nerveux ce jour-là. Ce soir, tu vas devenir un homme. Tout est près pour que tout se passe à merveille. J'ai un choix très intéressant à te proposer. Mais je veux que tu vois d'abord celle-là. Je viens de l'acquérir."
Il se dirigea vers un panneau de commande situé au centre de la pièce, et appuya sur un bouton.
"Faites venir la numéro un."
"Bien Monsieur." fut la réponse immédiate.
A peine quelques instants plus tard, une belle jeune femme fit son entrée, encadrée par deux serviteur. Silhouette fine, peau pâle, longs cheveux roux ondulants, grands yeux verts. Elle était vêtue d'une simple robe blanche qui laissait deviner ses courbes graciles. Ses escortes la conduirent face aux deux hommes.
Don s'avanca, la toisant du regard, de la tête aux pieds. Puis il fit lentement le tour, afin de la voir sous tous les angles.
"Est-ce que celle-ci te convient? Demanda Flack Senior. J'en ai d'autres sinon. Sans compter que Heons doit bientôt revenir. Il ne devrait plus tarder. Il est parti dans l'univers 1432. Ils en ont de très intéressantes."
Don se tourna vers lui, et sans accorder le moindre regard à la femme près de lui, sourit.
"Elle est parfaite. Merci père."
"Tu m'en voit ravi, mon fils. Je savais qu'elle te conviendrait. Bien, je dois te laisser. J'ai malheureusment d'autres obligations qui ne peuvent pas attendre."
"Je comprend, père."
Son père lui posa la main sur l'épaule et serra avec force.
"J'en suis heureux. Profites-en bien." fit-il avant de s'éloigner.

UNIVERS N°1432-SYSTEME SOLAIRE

Mahnattan était recouvert d'un épais manteau de neige. Il faisait froid et le vent soufflait avec force. La nuit commencait à tomber et les rues étaient désertes.
L'inspecteur Danny Messer frissonna et serra son gobelet en plastique dans sa main. Le café qu'il contenait était déjà tiède. Son thermo ne servait plus à rien à présent. Il avala son café d'un coup en grimaçant. C'était plus par nécessité que par envie. Il avait besoin de rester éveillé. A cette heure tardive, il aurait du être tranquillement chez lui à voir un vieux feuilleton la télé ou lire tranquillement un livre, avec un bon capuccino fumant dans une vraie grande tasse. Une soirée idéale.
Non, au lieu de cela, il était garé à l'entée Est de Central Park à chercher le responsable de la disparition de plusieurs femmes durant les deux dernières semaines. Des prostituées pour la plupart. On ignorait s'il s'agissait d'un tueur en série ou d'un traffiquant mais l'affaire était sérieuse. Son supérieur, Hillborne, avait mis la moitié du NYPD sur l'enquête. Et lui avait hérité d'un double tour de garde. L'un de ses contact lui avait soufflé que ces dames travaillaient dans cette zone du parc. Il lui fallait donc surveiller l'entrée. L'information lui avait coûté pas moins de 300 dollars. Il espérait que ce n'était pas de l'argent perdu. Il se cala dans son siège et se prépara à attendre.
Au bout de deux heures d'attentes, il décida de sortir de la voiture pour se dégourdir les jambes. Il se dirigea vers le grillage et soulagea une envie pressante. Alors qu'il remontait sa braguette, il crut entendre un bruit. Il remonta rapidement sa braguette, et se saisit de son arme. Il s'avanca à la faible lueur des lampadaires de l'entrée du parc, guettant le moindre mouvement.
Soudain, il crut apercevoir une ombre qui bougeait parmi les arbres du parc. Il n'était pas sûr. Cela pouvait être n'importe quoi. Un animal, un objet poussé par le vent...Ou un criminel.
Il sortit son arme et s'avanca avec précaution. Il rentra dans le parc et avanca de quelques mètres.
Scrachtt
Il pivota aussitôt au bruit et brandit son automatique.
"Police, il y a quelqu'un?" cria-t-il.
Il regarda droit devant lui. Si une personne se trouvait là, elle devait être cachée dans les buissons. Il fit quelques pas en avant. Il se pencha, plissant les yeux pour tenter d'y distinguer quelque chose. Il leva la main et écarta le feuillage. Doucement.
Boom.
Il sentit deux mains le pousser avec force. Il se retrouva à terre et, en tournant la tête, il apercut une silhouette s'éloigner en courant. Il se releva avec hâte et s'élanca derrière l'homme.
Il le poursuivit à travers les arbres. Heureusement, il courrait vite, et il rattrapa bien vite le fuyard. Celui-ci tenta de se dégager en lui balançant son poing dans la figure, mais Danny fut plus rapide. Il esquiva le coup, attrapa l'homme par le col, puis le plaqua contre un arbre avec force, lui attrapant les poignets. L'individu laissa échapper un gémissement de douleur.
"Eh ben, mec, tu vas où comme ça? Tu croyais que t'allais m'échapper, c'est ça? Pas de chance pour toi, je suis pas une petite câtin des rues, comme à celles avec qui tu traffiques." lui cracha l'inspecteur à la figure.
Pour toute réponse, l'homme sourit. Il leva les yeux vers sa main gauche. Danny suivit son regard et vit que l'homme tenait un petit objet rond dans sa main. Il avait le pouce appuyé contre un petit bouton rouge.
Une bombe.
Son sang ne fit qu'un tour. Il lacha l'homme. Comme au ralenti, il vit l'homme presser le bouton. Il lanca sa main, frappant l'homme au poignet qui tenait l'objet. Il y eut une explosion. Danny fut projeté à terre et ferma les yeux sous l'impact. Mais il n'explosa pas. Il tomba juste. Lorsqu''il rouvrit les yeux, il se rendit compte qu'il était encore dans le parc. Au même endroit. Encore vivant.
Seul.
Il écarquilla les yeux. L'homme venait de disparaître d'un seul coup. Il avanca, les mains bras tendues en avant, pour éviter tout obstacle éventuel qu'il n'aurait pas aperçu dans la pénombre. Mais il dut bien se rendre à l'évidence. L'homme s'était bel et bien évanoui dans la nature. Comme par magie. Il cilla et passa la main sur son visage. Qu'avait-il vu? Ses longues heures d'attente avaient fini par avoir raison de lui. Il avait eu une hallucination ou quoi?
Il aperçut soudain un petit objet sur le sol, pile à l'endroit où l'homme venait de disparaître. Il se baissa et s'en saisit. A la faible lumière, il le reconnut. L'espèce de télécommande qu'il avait cru apercevoir dans la main de l'homme. Alors, il n'avait pas rêvé. Il examina l'objet. Il y avait un seul bouton, au centre.
Est-ce qu'il devait appuyer?
La tentation était forte.
Après tout, que risquait-il? L'homme venait de le faire, et il n'en était pas mort. Peut être que cela ouvrait l'entrée d'une cachette secrète. Là où l'homme gardait ses victimes?
Arrête de trop penser.
Il appuya sur le bouton.
Et soudain se sentit basculer. Il lança les mains en avant, tentant de s'aggriper à quelque chose pour éviter la chute, mais ce fut peine perdue. Il voulut crier, mais aucun son sortit de sa bouche. Il voulut respirer, mais ses poumons restèrent desespèremment fermés. La denière chose qu'il aperçut avant que les ténèbres l'engloutissent fut un tourbillon qui se formait rapidement sous ses pieds. Il perdit connaissance et tomba tête la première. Le tourbillon aspira et entraina son corps inconscient puis disparut entre les arbres.

UNIVERS N°975-SYSTEME EVERSI

La femme le suivait, tête baissée, silencieuse. Elle marchait à pas lents. Flack se retourna
soudain et l'attrapa par le bras, pour l'inciter à marcher plus vite.
"Dépèche-toi, on a pas tout notre temps." fit-il d'un ton impatient.
Ils arrivaient devant ses appartements. Enfin. Don ouvrit la porte et fit signe à la femme de rentrer. Il passa derrière elle et referma la porte. Ses serviteurs avaient travailler avec efficacité. Tout était prêt pour la grande soirée. Il se félicita de s'être douché à bord du Victory. Il n'aurait pas à le faire maintenant. Il allait passer directement aux choses sérieuses.
Il se tourna vers la femme aux yeux verts.
"Déshabille-toi." lui ordonna-t-il.
Cela n'allait pas lui demander beaucoup de travail. Il lui fallait juste faire glisser sa robe.
Ce qu'elle fit. Elle resta debout au milieu de la chambre, entièrement nue. Il l'observa froidement. Oui, elle était parfaite. Elle lui donnerait une belle descendance.
Il se déshabilla à son tour, et posa ses vêtements avec soin sur une commode.
Il fit signe à la jeune femme de se coucher sur le lit et sans perdre plus de temps, s'approcha d'elle. Il monta sur le lit, se pencha sur la jeune femme et lui écarta les cuisses. Il se pencha un peu plus et bougea son corps pour se retrouver entre ses jambes.
Il n'avait jamais fait ça, mais cela ne devait pas être trop compliqué. Son père le lui avait expliqué. De A à Z. Ca serait facile.
Soudain sur le meuble près du lit, son communicateur vibra.
Il se relèva aussitôt. Il jetta un coup d'oeil et reconnut la fréquence. Le chef de la sécurité personnelle. Cela devait être quelque chose d'urgent. Ses hommes savaient qu'il ne devait pas être dérangé et ne se risqueraient à l'appeler pour des futilités. Il soupira. Il devait avoir une descendance, mais ses obligations passaient avant tout.
"Flack."
"Capitaine, excusez-moi de vous déranger. Nous avons déceler un intrus dans les jardins."
Oui, c'était important.
"Merci de m'avoir prévenu. Rassemblez vos hommes. Je vous rejoins immédiatement."

~

Danny se réveilla et reprit lentement conscience. A travers sa vision brouilée, il distingua la silhouette de hauts arbres au dessus de lui. Il cilla et tenta de retrouver ses esprits.
Qu'est-ce qui m'est arrivé?
Ah oui, la poursuite, la disparition du suspect. Tout lui revenait. Visiblement, il était encore à Central Park.
Peut-être avait-il été attaqué?
Il ouvrit complêtement les yeux.Tout son corps lui faisait mal. Il tenta de bouger et découvrit avec soulagement qu'il pouvait le faire. Il n'avait rien de cassé. Il se redressa lentement et s'assit avec peine.
Il avait l'impression d'avoir vécu un étrange rêve. Mais il était là, dans le parc, non? Donc, la poursuite était réelle. Le reste était confus. Peut-être tout simplement le suspect avait eu raison de lui et ce qui c'était passé après était seulement le fruit de son imagination.
Alors, tu es vraiment une pauvre petite câtin sans défense.
Mais quelque chose ne collait pas. Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Son nez le grattait.
Il fronca les sourcils.
Ce parfum dans l'air? Ca sentait vraiment bon. Il ne connaissait pas cette odeur. Il leva le regard. Et écarquilla les yeux.
Ce n'était pas central Park!
Quoi?
Il balaya son regard autour de lui.
C'était nettement plus joli, avec de magnifiques fleurs, de splendides arbres...
Splendide mais inconnu. Où était-il donc?
Il tenta de porter sa main pour gratter son nez qui le piquait de plus en plus et l'empêchait de réfléchir. Il se rendit alors compte qu'il tenait quelque chose. Il ouvrit ses doigts.
La télécommande.
Ou n'importe quel nom que puisse avoir cet objet.
Alors, ce n'avait pas été un rêve. Que s'était-il réellement passé? Où était-il? Que...
Il entendit soudain un bruit. Sans plus réfléchir, il rangea l'objet dans la poche de sa veste, se leva et se cacha derrière un arbre.
Il entendit des pas rapides. Quelqu'un se rapprochait en courant.
"Dispersez-vous!" résonna alors une voix masculine forte. "Cherchez-le partout!."
"Bien, commandant!" fut la réponse.
Commandant? Des militaires? Ca n'avait pas de sens.
Il se risqua à jeter un coup d'oeil. Dans son champ de vision, il vit apparaître un grand homme aux cheveux noirs. Mais il ne ressemblait pas aux typiques militaires. Il portait une sorte de combinaison spatiale blanche. On aurait presque dit un astronaute. Il s'avançait rapidement. Vers lui. C'était peut-être le moment de disparaître. Il tourna les talons et s'éloigna en faisant le moins de bruit possible.
Lorsque soudain...
"Surtout ne bouge pas!"
Une présence près de lui, et la pression familière d'un canon contre sa tempe. Cela n'était pas la première fois. Il tourna légèremment la tête et fronca les sourcils. L'homme tenait une arme, mais qui ne ressemnblait à aucune que Danny ait jamais vu auparavant. Néanmoins, il décida de ne pas forcer sa chance. Inutile de se mettre plus en danger. Il était seul et ils étaient plusieurs. Il allait perdre forcèment. Il obéit et resta immobile.
"Bien, viens avec moi. Allez, en route!"
Il s'exécuta à contre-coeur et avanca. Il fut emmené devant le grand homme. Cela devait être le chef, ou le commandant, comme ses hommes l'appelaient. De près, il dut reconnaître que celui-ci était encore plus impressionant. L'homme avait de grands yeux bleus, et une mâchoire carrée, très virile. Il fixait Danny. Ce dernier déglutit avec peine.
"Commandant, je viens de le trouver, il essayait de s'enfuir." fit l'individu à l'arme étrange.
"Bon travail, lieutenant. Fouillez-le."
Aussitôt, les mains de l'homme le palpèrent de haut en bas avec une efficacité et une rapidité hallucinante. Il ne porte pas d'arme. Soudain l'homme palpa sa poche, y glissa la main et en sortit la petite télécommande. Il le tendit à son supérieur.
"Monsieur, il avait cela dans une de ses poches."
Le commandant prit l'objet que lui tendait son subordonné et l'examina.
"Heons, c'est à vous ça, je crois? Reconnaissez-vous cet homme?"
Danny tourna la tête, et faillit s'étrangler de surprise en reconnaissant l'homme qui s'avançait vers eux. L'homme de Central Park.
Il tenta de se jeter sur lui mais deux mains puissantes le retinrent.
"Calmez-vous." lui ordonna l'homme."Qui êtes-vous?
"Qui êtes-vous vous plutôt," lui lança-t-il. "Votre homme m'a attaqué à Central Park."
L'homme haussa les sourcils et se tourna vers le dénommé Heons.
"Est-ce vrai?"
L'homme, plus petit que les autres, haussa les épaules.
"C'était en légitime défense. C'est lui qui m'a attaqué le premier."
"Bien, nous allons voir ça. Amenez-le en cellule d'isolement."
Danny tenta de se débattre mais deux soldats s'emparèrent de lui, l'entrainèrent avec force et il ne put que se contenter de les suivre.
~

Flack entra dans la cellule. Il fit signe à ses hommes de le laisser seul et referma la porte derrière lui. Il n'avait pas peur de l'intrus. Celui-ci était assis dans un coin, scrutant la porte. Il se mit sur pieds dès que le commandant franchit la pièce, recula de quelques pas et se pencha en avant, prêt à se défendre. Il le regarda, l'air à la fois effrayé et furieux.
"Calmez-vous, je ne veux pas vous faire de mal." fit Flack.
Le jeune homme ne répondit pas. Il resta immobile mais n'abandonna pas pour autant sa position défensive.
Flack le regarda avec intérêt. Il portait d'étranges vêtements. Pas déplaisants. Seulement étranges. Il n'avait jamais vu cela.
Cet homme venait d'un autre système. Ce qui en soit n'était pas une grande chose. Non, le détail important était plus subtil.
C'était un homme.
Avec de magnifiques yeux bleus. Comme les siens. Qui le fusillaient à cet instant précis. Ils restèrent un moment à s'observer mutuellement en silence. Puis Flack prit la parole.
"Je suis le commandant Flack. "
"..."
"Et vous?"
"..."
"Votre attitude n'est pas du tout acceptable. Elle risque de vous rapporter encore plus d'ennuis. Etes-vous un rebelle?"
Une série d'émotions passa sur le visage du jeune homme. Flack y lut de la peur, de l'incompréhension et finalement de la résignation. Le prisonnier prit une profonde inspiration, puis soupira.
"Comment ça, un rebelle?" demanda-t-il.
"D'où venez-vous?"
"Pourquoi voulez-vous le savoir?"
"Contentez-vous de répondre à la question."
Le jeune homme haussa les épaules.
"De New York."
"New York? Du système 1432, d'après ce que m'a dit Heons. Il m'a expliqué ce qu'il s'est passé sur votre planête.."
"Planète? Système? Quel système?"
"Ici vous êtes dans l'univers 975, du système Eversi, plus présicèment dans la capitale de Vexon 12. Enfin, je comprend votre ignorance. Les autres systèmes ignorent l'existence des autres."
"Pardon?"
"Vous ne m'aidez pas, vous savez? C'est à Vexon 12 qu'a été developpé le système de télétransportation dans des systèmes parallèles."
"Un système parallèle? Télétransportation?"
"Je sais que c'est dur à comprendre pour vous, mais vous vous trouvez actuellement dans l'univers 975. Je vais vous le prouver. Regardez."
Flack sortit une petite commande de sa poche, la braqua sur un mur, et pressa le bouton. Il y eut un sifflement et soudain, un tourbillon apparut sur le mur. Danny recula, les yeux écarquillés d'effroi. Lentement, les ondes du tourbillon et disparurent et s'écartèrent pour laisser entrevoir une sorte d'entrée en forme d'ovale. La bouche de Danny s'ouvrit sous le choc. Central Park apparut de l'autre côté du passage qui venait de se créer. Flack s'avanca vers lui et le prit par le bras.
"Venez."
Le prisonnier obéit, trop sonné pour refuser. Ils franchirent l'entrée et soudain marchèrent sur une pelouse.
"Vous voyez?"
Le jeune homme hocha la tête. Ce fut tout ce qu'il put faire. Le commandant observait le paysage avec intérêt. C'était la première fois qu'il visitait ce système. Il aperçut brièvement de hautes tours. Hautes mais pas autant que celles de chez lui. Il s'arracha à regret à sa contemplation. Il avait d'autres obligations.
"Venez, revenons." fit-il à
Ils repassèrent la porte et se retrouvèrent de nouveau dans la cellue. Flack pressa une nouvelle fois le bouton. Le passage disparut aussitôt.
Les deux hommes restèrent de nouveau face à face. Le silence se fit. Flack laissa le temps à l'homme d'assimiler les nouvelles informations. Au bout d'un long moment, celui-ci prit enfin la parole.
"Alors...Alors, on est vraiment dans un autre système...Autre part?"
"C'est bien ça!" fit Flack en souriant.
"Mais...Mais...J'ai été aspiré, je suis tombé..."
"Et vous êtes arrivé ici, c'est ça."
"Alors, tout était vrai!"
"Parfaitement."
L'homme ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Il secoua la tête comme s'il tentait de rassembler ses idées.
"Ecoutez, nous en parlerons plus tard, si vous voulez. D'abord, parlez-moi de ce qui vous est arrivé."
A sa grande surprise, l'homme hocha la tête. Bien, il n'aurait pas à perdre trop de temps avec des considérations qui lui paraissaient tellement banales. Il n'en était pas sûr mais l'homme avait semblé réagir à sa question, comme s'il était habitué aux interrogatoires.
"Je poursuivais votre type, finit-il par dire. Un dangereux criminel, au cas où cela vous interesserait."
"Un dangereux criminel? Non," protesta Flack. Heons faisait seulement son travail. Et très bien d'ailleurs. Mais il a fallu que vous interveniez. Vous n'êtes pas à proprement parler très opportun."
"Son travail, enlever une douzaine de femmes en moins de deux semaines?"
Flack hocha la tête.
"Heons est le meilleur. Il est très efficace. C'est pour cela que nous l'avons avec nous."
"Ma question était pourquoi enlève-t-il des femmes, pas s'il est efficace!"
"Ici, c'est moi qui pose les questions," lui rappella Flack d'un ton glacial."Ne m'agacez pas. Vous avez déjà gâché ma soirée. N'aggravez pas votre cas."
"Vous m'en voyez sincérement désolé." railla le prisonnier, qui reprenait du poil de la bête.
"Je crois deviner du sarcame dans vos paroles. Vous devenez impertinent. Et oui, vous n'êtes pas arrivé au bon moment. Cela a presque l'air de vous faire plaisir. Mais ce n'est pas grave. Ma femme pourra attendre."
"Autrement dit, je vous ai empêcher de tirer votre coup. Oh non, c'est pas gentil."
"Tirer mon coup?", s'étonna Flack. "Non, je ne voulais pas la tuer, seulement qu'elle me donne un fils."
"Alors nous parlons de la même chose."
Flack écarquilla les yeux. Que voulez donc dire le prisonnier? Ce dernier continua.
"Le moins qu'on puisse dire, c'est que le romantisme ne vous étouffe pas."
"Que voulez-vous dire?"
L'homme haussa les épaules.
"Vous parlez de votre femme comme s'il s'agissait d'un objet ou d'une vache. Juste pour avoir des enfants."
"Mais c'est la fonction des femmes."
Il se ravisa. "Non, plutôt leur devoir."
"Leur devoir. Joli. Et quels sont leurs autres devoirs?" fit l'homme en face de lui, en accentuant exagérèment sur leurs dernières paroles.
"Les femmes servent seulement à perpétuer la race. Et à distraire, également. Pourquoi, que font-elles chez vous?"
"Elles font cela, entre autres. Enfin certaines...Mais elle font plein d'autres choses...Elles travaillent, elle se font distraire aussi, vous voyez le genre..."
"Elles TRAVAILLENT?"
"Ben oui, qu'est-ce que vous croyez?"
"Ici, elles sont bien trop rares pour qu'on se permette de les perdre en leur donnant un travail."
"Rares? C'est pour cela que vous enlevez les femmes d'autres systèmes? Pourquoi êtes-vous venus à New York?"
"Sur Eversi, elles ont disparu il y longtemps. Il est logique que nous allions en chercher. Sinon, nous mettons en péril l'existence de notre monde. Votre planète possède de très belles femmes, voilà pourquoi nous y allons souvent."
"Vous n'avez pas de filles. Je veux dire, parmi les enfants?"
"Non, nous avons une modification génétique qui nous en empêche. Tous les nouveaux-nés sont mâles."
"Pas de chance."
"Oui, mais d'un autre côté, je serai content d'avoir un fils. Pour perpétrer le nom de ma famille et sa gloire. Après j'en aurais d'autres, sûrement. Lorsque j'aurais plusieurs femmes. Pour l'instant, je n'en ai qu'une seule."
L'homme éclata de rire.
"Plusieurs! Moi je suis bien content quand je parviens à en attirer une dans mes filets. Chez moi aussi, certains en ont plusieurs. Officiellement ou officieusement. Dans tous les cas, ce n'est jamais très bien vu. Mais ce n'est pas la majorité."
"Que fait la majorité?" demanda le commandant avec intérêt. Cette conversation lui paraissait décidemment passionante. Il avait envie d'en savoir plus. Et l'homme en face de lui était également fascinant...Il ne se laissait pas faire. Il lui tenait tête. Il était fort.
"La majorité vit en couple."
"En couple?"
"Oui, c'est ça. A deux, si vous préférez. Avec des trucs de couples, des disputes, des réconciliations, de l'amour. Vous n'êtes jamais tombé amoureux?"
"J'aime mon père."
Le prisonnier leva les yeux au ciel, exapéré. Il agita la main.
"Pas cet amour-là. L'autre."
"Je ne comprend pas."
"Vous aimez votre père parce que c'est votre père. Mais avez-vous ressenti des sentiments pour une autre personne. Qui vous fait craindre pour sa vie? Vous donne envie de passer avec elle la totalité de votre existence? Quelque chose qui vous broie le coeur et vous empêche de penser correctement lorsque cette personne se trouve près de vous?"
"Jamais de la vie!" s'exclama Flack, si fort que l'homme sursauta."Je mettrais en péril mon travail, et celui de mes hommes si cela m'arrivait. Je dois les mener. Ils ont besoin d'avoir une figure de proue. Sinon, nous courrions à notre perte!"
"Donc vous n'êtes jamais tombé amoureux. Je vois. Vous n'avez jamais rencontré de fille qui vous plaise, au moins?"
"Je vous ai dit qu'elles étaient rares à Eversi. J'en ai vu, oui. Mon père s'en occupe. Elles sont toutes très bien. Mais je n'ai pas le droit d'en avoir jusqu'à mes 25 ans."
"25 ans!" fit l'homme avec surprise. "Et avant, pas de...Mais quel âge avez-vous?"
"Aujourd'hui, j'ai 25 ans." répondit Flack avec fierté.
Mais à sa grande surprise, l'homme éclata de rire.
"Aujourd'hui? Alors, j'ai interrompu votre première fois!"
Le commandant le vit se tordre de rire. Il attendit patiemment qu'il retrouve son calme. L'homme finit par s'arrêter, se redressa encore rouge, la main au ventre.
"Excusez-moi."
"Je ne vois pas ce qu'il y a de si drôle!"
L'homme agita la tête.
"25 ans, ce n'est pas très précoce!"
"C'est la loi qui l'oblige. C'est l'âge de la majorité. Ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir une femme à cette âge là doivent attendre parfois jusqu'à 35-40 ans."
"Mon dieu!" fit l'homme en portant la main à sa bouche.
"Oui, c'est triste. Ne pas avoir de descendance, ou si tard."
"De ce point de vue là aussi, c'est effrayant, je vous l'accorde."
"Je ne suis pas sûr de vous suivre..."
"Pas grave. Vraiment. "
Le prisonnier toussa, puis prit une profonde inspiration.
"Pour revenir au sujet d'avant, je ne vais pas vous dire que mon système est parfait. Loin de là...Notre système a de nombreuses failles, c'est sûr. Les femmes subissent encore le joug des hommes et dans certaines zones, elles sont encore considérées comme des femmes-objet, mais bon, nous essayons de changer les choses. Ce sont des êtres humains également, avec les mêmes droits et devoirs que les hommes, vous ne pensez pas?"
"Je ne sais pas." admit Flack, pensif, "D'un autre côté, nous ne les opressons pas. Elles remplissent juste leur fonction, comme nous remplissons la notre."
"Quelle est la votre?"
"La mienne? Protéger et défendre mon peuple. Ici, chacun a sa tâche assignée. C'est comme cela que notre société fonctionne. Cela a été comme ça depuis des millénaires."
"Je comprend."
"Mais vous n'approuvez pas," devina Flack.
"Non. D'un autre côté, je ne suis pas vraiment placé pour juger."
"Vous m'en voyez heureux."
Il y eut un court silence. Puis le prisonnier prit de nouveau la parole.
"Qu'allez-vous faire de moi?"
"Nous allons vous emmener aux autorités compétentes. Ils décideront de votre sort et si on vous renvoie dans votre système. Mais si j'étais vous, je n'y compterais pas trop. Vous resterez ici en prison."
"Attendez!" s'écria l'homme. "Vous ne pouvez pas les laisser m'enfermer! Je n'ai rien fait!"
"Que voulez que j'y fasse? Ce n'est pas drôle, mais c'est la loi! Les intrus sont gardés sous bonne garde. On ne fait que de rares exceptions. C'est le système."
"Oubliez un moment votre fichu système!"
"Peut-être que le votre est meilleur?" fit Flack en fronçant les sourcils. Il ne comprenait pas pouquoi cet homme s'évertuait à critiquer son système.
"Meilleur, je ne sais pas. Mais différent. Et même avec ses failles, j'y suis attaché. J'ai envie de rentrer chez moi. Pas de passer le reste de ma vie enfermé sur une planète inconnue, loin des miens."
"Je vous comprend, mais..."
"Ecoutez, j'ai une idée. Venez avec moi."
"Avec vous? Où?"
"Dans mon système. Donnez moi 24 heures pour vous prouver que j'ai raison, que la vie peut être différente. Et si vous n'êtes pas convaincu, je reviens avec vous et je vous laisse m'enfermer.""
Il le regarda avec espoir. Flack ne répondit pas, il évitait son regard.
"Alors que dites-vous?"
Le commandant passa la main dans ses cheveux.
"Vous promettez de rentrer avec moi?" fit-il lentement.
Le prisonnier leva la main.
"Juré."
"Pas 24 heures, c'est trop long. Seulement 12."
"12, c'est parfait."
"Très bien. Je vous fais confiance. N'essayez pas de me trahir ou vous le regretterez."
"Je ne ferais rien, promis."
"Alors, nous partirons cette nuit. Je viendrai vous chercher seul. Je n'ai pas envie que mes hommes le sachent."

UNIVERS N°1432-SYSTEME SOLAIRE

Quelques heures plus tard, dans un coin de Central Park, à l'abri des regards, un tourbillon se forma. Deux hommes en sortirent. Le plus petit des deux faillit trébucher en traversant le passage, mais le grand homme qui l'accompagnait le retint par le bras.
"Merci.", fit Danny.
"De rien, on a toujours un peu de mal au début. Au fait, vous ne m'avez pas dit comment vous vous appelez."
"Danny Messer. Vous, c'est Flack, non? se rappella-t-il.
"Oui, Don si vous préférez."
"Eh bien, Don, nous voilà à New York, dans Central Park. Ici, c'est l'endroit parfait pour que je vous prouve que la vie peut être différente."
"Très bien. Je vous suis."
Ils se promenèrent dans tout avec lenteur. Danny expliquait à son nouveau compagnon toutes les relations humaines. Don avait un peu de mal et buttait sur certains concepts mais il y mettait de l'intérêt. Une idée surtout, celle que deux personnes, puissent partager et fondre leur vie en une seule, le fascinait. Il disait n'avoir jamais ressenti rien de pareil.
"Et vous, vous avez déjà ressenti cela?"
Danny secoua la tête.
"Non, j'ai déjà eu des petites amies, mais aucune ne m'a jamais donné envie de passer le reste de ma vie avec elle."
"Et comment fait-on pour savoir si on a rencontré la bonne personne."
"Ca, personne ne peut vous le dire. Vous le saurez quand vous le ressentirez."
Soudain il s'arrêta et du doigt, désigna un couple assis sur un banc, au loin. Les deux tourtereaux s'embrassaient à pleine bouche, complêtement inconscients des regards posés sur eux.
"Que font-ils?" demanda Don.
"Ils s'embrassent. C'est une forme de s'aimer."
"Ah parce qu'il y a plusieurs formes."
Danny le regarda.
"Vous êtes exaspérant, vous savez, tout ne se resume pas à ce qui se passe au lit. On vit avec la personne. Les cadeaux, la routine, les discussions, les disputes, les rires, les petites attentions...et le sexe. Tout cela fait partie d'un tout. Vous me suivez?"
"Je crois. C'est vraiment interessant. J'aimerais bien ressentir quelque chose comme ça."
"Oui, moi aussi."
"Mes hommes ne font que m'obéir, personne ne conteste jamais mes ordres. C'est indispensable, mais parfois terriblement ennuyant. Vous, au moins, vous savez me tenir tête."
Danny sourit.
"Alors, vous ne m'en voulez pas de vous avoir tenu tête?"
"Pas du tout."
Ils continuèrent leur chemin, et croisèrent deux femmes d'une quarantaine d'années. Elles les les regardèrent avec un mélange d'admiration et d'étonnement. Danny devina que cela était surtout du au fait que l'uniforme de Flack n'était pas très discret. Il l'observa. Il fallait tout de même reconnaître qu'il lui allait bien. Il était même très sexy.
Ils croisèrent un groupe de collégiennes. Leur passage provoqua une série de gloussements et de caquètements incroyables. Don les observa avec intérêt. Danny se rendit compte que cela devait être la première fois qu'il voyait des filles de cet âge.
"Qu'ont-elles dit?" demanda le jeune homme.
"Aucune idée. Pour moi, c'est quasiment une autre langue."

~

Ils quittèrent rapidement le parc. Ils marchaient à présent en silence dans les rues. Soudain, Danny apercut sur l'autre trottoir une enseigne lumineuse.
Sex shop.
Il sourit, puis stoppa Don en lui prenant le bras.
"Tenez, on va entrer ici." fit-il en lui montrant du doigt le magazin.
Don jeta un coup d'oeil et lut: "Sex shop."
Il tourna la tête vers Danny.
"Sex shop? Qu'est-ce que c'est?"
"La solution à vos problèmes." fit Danny en riant.
"Je n'ai pas de problèmes." protesta le commandant.
"Je n'en suis pas si sûr. Allez, suivez-moi!"
Ils traversèrent rapidement la rue et entrèrent dans le magasin. Il n'y avait personne. Ils entrèrent et commencèrent à marcher entre les rayons. Danny sourit en voyant le comportement de Don. Le jeune homme écarquillait les yeux en observant la multitude de choses autour de lui. Le détective devait bien avouer que lui-même était un peu dépassé. Certains des objets qu'il avait sous les yeux étaient vraiment étranges.
Don s'eloigna un peu puis revint. Danny agita la main pour lui faire signe de s'approcher.
"Alors, vous avez trouvé votre bonheur?"
"Qu'est-ce que c'est que tout cela?"
"Les secrets du plaisir!"
"Vraiment?"
"Vraiment. Tenez, si vous ne me croyez pas, allez faire un tour dans ce rayon, celui des films porno."
"Porno?"
"Porno, c'est bien ça."
"Qu'est-ce que ça veut dire?"
"Vous allez vite le découvrir par vous même."
Don s'eloigna, intrigué. Danny l'observa promener son regard le long des étagères, l'air ébahi.
Arrivé au bout du rayon, il tendit soudain la main, attrapa une cassette, la regarda avec horreur et revint en courant vers Danny. Il lui tendit la video.
"Oui?" fit Danny en l'attrapant. "Vous avez finalement reussi à trouver un film porno dans tout ce rayon, je vois. Bravo."
Il jeta un coup d'oeil à la boite et sourit.
"Humm. Batman et Robin! Un choix intéressant. "
"Mais...mais ce sont deux hommes! Ils...Ils..."
"Effectivement, ce sont deux hommes. Votre vue est excellente!", se moqua Danny. "Vous avez l'air bien pâle, d'un coup. Et si on prenait un autre, moins traumatisant pour vous?"
Il s'approcha du rayon, jeta un coup d'oeil et attrapa une cassette.
"Par exemple, celle-là, 'Le jeu de la séduction'."?
Il avait déjà vu, c'était plutôt tranquille.
Parfait pour l'occasion.
"Séduction?"
"Oui, une sorte de comportement humain qui consiste à essayer d'attirer la personne pour qui on ressent une forte attraction.Cette cassette te donne les bons trucs pour attirer les meufs, les mettre dans ton lit. " lâcha-t-il, passant soudain au tutoiement.
"Que sont les meufs?"
Danny le regarda médusé.
"Ben, les meufs. Les nanas, les gonzesses, les filles, quoi. Faut savoir les draguer, sinon tu ramasses rien. Niet."
"Draguer? Comme quand on drague un étang, par exemple."
Danny soupira.
"Non, draguer, c'est mentir et lui dire tout plein de jolies choses pour qu'elle soit bien contente et qu'elle finisse dans ton lit."
"Mais pourquoi je devrais mentir, si on va me l'amener."
"Te l'amener? Eh ben, mec, t'en as de la chance. Ici, faut aller les chercher soi-même, et elles sont pas forcèment toujours d'accord. Et les meilleures sont vite prises."
"Heons est bon pour ça, il ramène toujours les meilleures."
"Oui, mais bon, là, il est pas avec nous, c'est vraiment dommage pour toi. Et puis nous, on va pas les chercher non plus dans un univers parallèle."
"Je ne comprend pas."
Danny ferma les yeux. Ca risquait d'être plus compliqué que prévu.
Il plissa les lèvres et réfléchit. Puis une idée lui traversa l'esprit.
"Je sais, on va se mettre en situation pour que tu comprennes."
"Comment ça?"
"D'abord, on va chez moi. Ensuite, je t'explique. Mais avant, on va prendre cette cassette."
Ils s'approchèrent du comptoir. Danny paya. La vendeuse avait à peine autant d'habits qu'une star du porno et Don la fixait avec des yeux ronds.
"Quoi, tu veux ma photo?" lui balance-t-elle.
Danny fit de son mieux pour ne pas éclater de rire, récupéra sa monnaie et entraina aussitôt son compagnon vers la sortie. Ce dernier se pencha vers Danny.
"C'est une jolie pièce." lui murmura-t-il.
"Je vois que tu commences à piger certains concepts!"
~

L'appartement de Danny était tout petit et pas très beau selon les critères de Don. Cela n'avait rien à voir avec sa demeure. Le jeune homme lui avait dit qu'il partageait l'immeuble avec d'autres personnes.
Vraiment, c'était très différent de chez lui.
C'était fascinant.
Il regarda Danny ôter sa veste. Dessous, il portait une chemise très ajustée. Il était musclé. Don n'avait jamais vu aucun de ses hommes sans leur uniforme. Il se demanda s'ils leur corps ressemblerait à celui de l'homme en face de lui. Probablement pas.
"Bien, ne perdons pas de temps," fit Danny, le tirant de ses pensées. "On va commencer par la leçon numéro un. Le rapprochement physique. Tout le monde dit que c'est la beauté intérieure qui compte, mais bon, c'est pas un truc qu'on voit au premier abord. Donc, faisons les choses dans l'ordre. Dans ce cas là, il faut faire ce que dicte le corps, pas le cerveau."
Danny s'avança et se colla contre lui.
"Danny, que faites-vous?"
"Laisse-toi faire, tu ne crains rien. Je te montre juste."
"Mais..."
"Chut, je sais ce que je fais."
Il tenta de se dégager mais Danny le retint. Il sentait sa chaleur. C'était étonnament agréable. Puis soudain, il sentit les lèvres du jeune homme contre les siennes. Il ne recula pas. C'était bon. Mu par une soudaine impulsion, il enlaca Danny et répondit à son baiser. Il écarta les lèvres et la langue du jeune homme entra, cherchant la sienne. Le premier fut tendre et hésitant. Don avait un peu de mal à suivre le rythme mais la langue de Danny le guidait. Soudain, il ressenti quelque chose d'étrange au niveau de son bas-ventre. Il rompit le baiser.
"Danny..."
"C'est normal," le rassura son compagnon. "A partir de maintenant, tout ce qu'il t'arrivera sera parfaitement normal, d'accord?"
Le jeune homme se colla encore plus contre lui. A présent, Danny était comme lui. Ce qu'il sentait de dur, c'était...Son père lui avait expliqué quelque chose à ce propos. Ce qui voulait dire que...Don écarquilla les yeux.
"Danny, je n'ai jamais fait ça."
"Moi non plus"
"Ah bon?"
"Non, jamais avec un homme."
"Alors..."
"Du calme. Cela ne peut pas être très compliqué. Laisse-moi faire. Je me charge de tout."

~

Les deux homme étaient couchés nus, l'un contre l'autre, occupés à croiser et décroiser leurs doigts avec lenteur. Don avait perdu la notion du temps mais cela faisait un bon bout de temps qu'ils se trouvaient là, en silence.
"Les 12 heures se sont écoulées" murmura soudain Danny en se relevant légèremment. "Il est temps que tu prenne ta décision."
Son ton était triste. Don ne répondit pas et continua à jouer avec leurs mains.
Il pensait à sa planète. Son père devait le chercher. Ses hommes devaient être lancés à sa poursuite. Il avait défié la loi, il serait puni. Mais sa famille était puissante, il pourrait s'en sortir. Oui, il ne craignait rien. Il pouvait rentrer.
Mais le voulait-il vraiment.
Son cerveau lui disait qu'il devait rentrer. Retrouver son poste de commandes, son vaisseau.
Son coeur lui criait autre chose.
Dans ce cas là, il faut faire ce que dicte le corps, pas le cerveau.
Les paroles de Danny résonnaient dans sa tête.
"Et comment fait-on pour savoir si on a rencontré la bonne personne."
"Ca, personne ne peut vous le dire. Vous le saurez quand vous le ressentirez."

Il n'avait jamais ressenti ça. Pas plus que ce qu'il ressentait à cet instant pour l'homme couché contre lui. Et ce qu'il avait ressenti avant...Ca depassait tout ce qu'il avait pu imaginer.
"Je n'ai pas envie de te quitter," fit-il. "Ni que tu passes ta vie enfermé."
"Mais ta famille?"
"Mon père a d'autres enfants, qui attendrons bientôt la majorité."
"Ce n'est pas ce que je voulais dire."
"Je sais. Mais sur Vexon 12, les choses sont comme ça. Je ne pas t'avoir et les avoir eux aussi. C'est impossible."
"Alors, tu restes avec moi?"
"Oui."
Danny se releva et l'embrassa tendrement. Don répondit à son baiser. Il aimait vraiment le contact de ses lèvres. Puis Danny se recoucha sur lui et posa la tête sur son torse. Ils restèrent de nouveau immobiles, à savourer ce moment de quiétude.
Soudain Danny se releva.
"Et ces femmes. On ne peut pas les laisser enfermées. Si tu me libères, tu dois aussi les libérer."
Les femmes. Ils les avait oubliées.
Son amant avait raison.
Il ne pouvait les obliger à rester prisonnières.
"J'ai les codes pour désactiver la plupart des alarmes.", fit-il. "Je peux arriver jusqu'à elles sans en provoquer une seule."
"Qu'attendons nous pour y aller alors?"
Don se releva. Il vit la lueur d'excitation briller dans les yeux bleus de son amant. Lui aussi aimait l'action. Il sourit.
"Il vaut mieux y aller cette nuit, sans perdre de temps. Plus nous attendons, et plus ce sera difficile."

UNIVERS N°975-SYSTEME EVERSI

Le groupe de femmes au complet attendait à l'entrée du passage. Cela avait été facile de les libérer. Elles semblaient effrayées et silencieuses, mais Danny avaient au moins réussi à les calmer. Il les fit passer une par une de l'autre côté du passage avec des paroles rassurantes. Elles s'exécutèrent, certaines avec remontrance, mais au bout de quelques minutes, elles étaient toutes saines et sauves, foulant déjà la pelouse de Central Park.
C'était à eux.
Don se retourna une dernière fois. Il contempla les contours de Vexon 12. Il ne la reverrait plus jamais. Pas plus que sa demeure. Ni son père. Il n'était pas vraiment triste, juste nostalgique. Personne ne le regretterait vraiment, on lui trouverait vite un remplaçant.
Il soupira. Sa vie antérieure était parsemée de bons souvenirs.
Mais maintenant, elle appartenait au passé.
Il entendit des pas derrière lui, puis soudain la main de Danny dans la sienne. Son contact était rassurant. Il croisa leurs doigts et serra avec force. Il sentit son souffle chaud près de son visage.
"Tu as tenu ta promesse," murmura Don, "tu es rentré avec moi."
"Si tu veux rester, je comprendrais."
Don resta silencieux.
"Ecoute, je pourrais même rester avec toi si tu voulais, même si je devais rester enfermé."
Le jeune homme secoua la tête.
"Non, je veux aller avec toi."
"Tu es sûr?"
Don posa ses lèvres sur les lèvres de son amant et y déposa un léger baiser. Sa décision était prise. Et c'était la bonne.
"Oui, j'en suis sûr."
"Alors, il faut que nous partions. Le jour va bientôt se lever."
Don acquiesa. Les deux amants s'eloignèrent main dans la main, et disparurent, laissant derrière eux le système Eversi pour toujours.
Quelques instants après leur passage, une forte rafale de vent souffla et effaca les traces de leur dernier passage sur ce monde.

Epilogue

Dix ans plus tard, à New York, dans un bar, un grand homme aux yeux bleus se releva, l'air pleinement satisfait.
"J'ai gagné. J'ai mis la boule noire."
L'homme blond en face de lui le regarda d'un air boudeur. L'homme s'appuya contre la table de billard.
"Ecoute Danny, fais pas cette tête-là. Tu sais très bien que je suis meilleur que toi à ce jeu là."
"C'est bien le seul."
"Ce qui se passe, c'est que t'es un mauvais perdant."
"Pas du tout."
"Laisse moi rire."
"Je veux la revanche."
"Ok, passe moi une autre pièce."
"Non, pas ce genre de revanche, Don. L'autre."
Le plus grand des deux hommes sourit.
"Maintenant?"
"Ouais, on rentre à la maison. Tout de suite."
Le petit blond se leva aussitôt et l'attrapa par la main. Ils sortirent du bar et se retrouvèrent dans la rue. Il faisait nuit et il pleuvait avec force. Dans le ciel, il y eut soudain un terrible grondement, suivi d'un puissant éclair qui illumina brièvement la ville.
"Tu crois que ca veut dire quelque chose." demanda le grand homme. "Il s'est peut être passé quelque chose ailleurs."
"Oui, qu'il est temps qu'on rentre!"
Il attrapa son homme par la main et ils s'éloignèrent en courant.
Chez eux.

~

Au même moment, l'un des trois soleils du système Eversi explosa, formant une supernova gigantesque qui atteignit rapidement les deux autres principales étoiles, provoquant leur destruction. Aussitôt, le système fut plongé dans l'obscurité la plus complête. Dans les planètes les plus proches, la température descendit brusquement, sans que personne ne puisse rien y faire. Rapidement, le fénomène atteignit les milliers de mondes du système, tuant hommes, animaux, plantes et toute forme de vie. La destruccion fut complête. Les orbites des planètes furent bouleversées. Les différents monde choquèrent entre eux, explosant sous le choc. Peu à peu, bientôt tout ce qui jadis avait fait la gloire du système disparut à tout jamais. Finalement ce monde périt, emportant dans la tombe avec lui le souvenir d'une civilisation à tout jamais perdue.

FIN

16 octobre 2007

LA GAFFE

Titre: La gaffe

Genre: générale

Rating: tout publics

Resumé: le premier jour de boulot de Danny Messer

Danny Messer attendait patiemment devant l'immeuble depuis un bon moment. Il arpentait de long en large les marches du perron avec nervosité. Soudain, il ne put réprimer un baillement. Il n'avait quasiment pas dormi de la nuit. Les nerfs avaient eu raison de lui. Normal quand on commençait un nouveau boulot. Passer de simple flic à expert sous les ordres du célèbre Mac Taylor, ça aurait ôté le sommeil à n'importe qui.
Il jeta un coup d'oeil à sa montre. Il lui restait encore dix minutes. Juste le temps pour prendre un café pour finir de se réveiller complêtement. Affronter le lieutenant Taylor n'était pas du gâteau d'après ce qu'on lui avait dit. Mieux valait être en possession de toutes ses facultés. Il entra dans l'immeuble et repèra rapidement la cafétéria du rez de chaussée. Il s'approcha du bar et commanda un café bien noir à emporter. Il paya, saisit le gobelet encore fumant et revint dans le hall. Il avait repèré quelques chaises près de l'entreé où s'assoir tranquillement avant de monter. Les paupières lourdes, il regardait à peine où il allait quand soudain, il se cogna contre quelqu'un. L'impact le déséquilibra presque, mais il réussit à rester debout. Mais ce ne fut malheureusement pas le cas de son café qui finit sa route sur la chemise de l'autre individu. Un juron coloré franchit les lèvres de l'inconnu.
Danny se figea. Il fixa le grand homme qui regardait sa chemise d'un air dégouté.
- Euh...Désolé, bégaya-il.
L'homme le fulmina du regard.
Danny tenta une manoeuvre d'évasion.
- Au moins, pour la cravate, c'est pas trop grave.
Mauvaise réponse. La lueur meurtrière qui jaillit dans les yeux bleus perçant le lui prouvèrent. Heureusement pour le jeune homme, ses yeux ne portaient pas de lasers, sinon il aurait été réduit sur le champ à un petit tas fumant. Encore que la sensation devait être sembable à celle qui l'assaillait à cet instant précis.
- Va te faire foutre.
Voilà quelqu'un qui faisait dans la finesse. L'homme lui tourna le dos brusquement et s'éloigna vers les toilettes pour hommes.
Danny se mordit les lèvres. Il apercut soudain l'heure au cadran affiché près de l'ascenseur.
8:05
Merde.
Il s'engouffra rapidement dans la l'ascenseur, bousculant une femme sur son passage. Il bagaya quelques mots d'excuse sous le regard froid de la femme, visiblement outrée d'être traitée de cette façon.
Pendant la montée, il tenta de se calmer. La journée avait mal commencé, c'était le moins qu'on puisse dire. Ca suffisait pour le moment, il fallait être sérieux. Ce boulot est une chance formidable. Il ne fallait surtout pas la perdre.
Arrivé à l'étage de la police scientifique il s'élanca hors de l'ascenseur dès que les portes s'ouvrirent,. Il se précipita sur la première personne qu'il croisa, un jeune homme vêtu d'une blouse blanche.
- Le bureau de Mac Taylor, s'il vous plait.
- Vous l'avez devant vous, c'est celui-là, qui est surélevé, avec les grandes vitres, répondit l'homme.
- Merci.
L'homme s'éloigna et Danny resta seul. Il prit une profonde inspiration, tira sur sa veste, passa sa main dans ses cheveux, pour tenter d'avoir un meilleur aspect.
Ok, allons-y.
Il s'avanca à pas mesurés, monta les marches et pénétra dans le bureau.
- Bonjour.
L'homme qui se trouvait assis au bureau leva les yeux. Il fixa Danny d'un oeil perquisiteur et le jeune homme eut l'impression de passer sous une machine de rayons X.
- Daniel Messer?
- Oui, désolé pour le retard, Monsieur. J'ai eu...un petit accident dans le hall.
L'homme l'observa un moment puis soupira.
- A l'avenir, veillez à éviter cela. La ponctualité est importante.
- Oui, Monsieur, répondit Danny en se forcant à respirer.
- Bien, j'ai lu votre dossier. Vous avez l'expérience nécessaire pour que je puisse vous mettre à travailler immédiatement sur un cas.
Danny hocha la tête brièvement et ouvrit la bouche pour répondre lorsque la porte s'ouvrit soudain. Il se retourna et apercut une belle femme aux cheveux frisés et aux yeux verts.
- Voilà l'inspectrice Stella Bonasera, fit Mac. Stella, voilà notre nouvelle recrue, Daniel Messer.
L'experte lui serra la main avant de se tourner vers Mac.
- Flack vient de téléphoner. Il arrive en retard et je cite textuellement: "Un imbécile qui n'a pas les yeux en face des trous vient de me renverser son café brûlant dessus."
Danny écarquilla les yeux. Un café? Non, non, c'était pas possible. Pas le premier jour de boulot quand même. Pas à lui.
La porte s'ouvrit brusquement, et l'homme aux yeux bleus apparut soudain. Danny se sentit palir.
- Eh bien Flack, où est votre cravate? demanda Stella avec un grand sourire moqueur.
L'homme ne répondit pas et eut soudain l'air furieux.
Mac fronça légèrement les sourcils avant de se charger des présentations.
- Voilà le Détective Donald Flack Junior, de la Criminelle.
- Danny Messer, se présenta Danny, blanc comme un linge, en lui tendant la main.
Flack la lui serra, dans un silence complet. Il fixa Danny d'un oeil noir. Le jeune homme eut soudain envie de disparaitre.
- Quelque chose ne va pas? demande Mac.
Flack se retourna et reprit un air sérieux et professionel.
- Non, tout va bien.
- Ok, commencons, alors.
Danny soupira et leva les yeux au ciel.
La journée commencait bien. Et elle promettait d'être longue.

FIN

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Fosse des mariannes
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